Conseils de lecture

17,00
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2024

Vif et acerbe

C'est le second roman d'Elitza Gueorguieva après "Les cosmonautes ne font que passer" (Verticales, 2016, ) dans lequel elle racontait son enfance bulgare dans les années 80.
« L'odyssée des filles de l'Est » même s'il est indépendant du précédent pourrait se lire comme une suite, ou comme l'étape d'après, la phase 2, celle de l'arrivée en France de l'autrice, il y a une vingtaine d'années en provenance de Bulgarie, donc.
Ce récit personnel va s'alterner avec l'expérience d'une autre fille bulgare embarquée de force dans un réseau de prostitution.
S'interrogeant de façon candide sur ce que seraient celles qu'on appelle « Les filles de L'Est », elle en dessine les contours par ces deux récits croisés et dresse leurs histoires, sordides et tragiques compensées par une sens subtil de l'humour.
On retrouve ainsi le style du précédent à l'énergie contagieuse avec l'usage plutôt drôle de listes qui viennent ponctuer un texte bien rythmé, qui va assez vite avec des personnages en marge, un peu borderline.
Ce faisant, Elitza Gueorguieva porte un regard vif et acerbe sur les travers et l'absurdité de l'administration française vis-à-vis des étrangers.


19,00
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2024

Côte à côte, face à face

Olivier Rolin offre une déambulation littéraire, historique et géographique à Paris et à Londres pour retrouver les traces des lieux qu'ont fréquentés deux personnages historiques évoqués dans "Les Misérables" et que Hugo a connus. Deux personnages à la vie aventureuse et aventurière, pris dans une époque de convulsions politiques et qui vont pitoyablement s'affronter au cours de leur exil alors qu'ils partageaient le même camp, celui des Républicains.
C'est un texte érudit pour tous les passionnés de Victor Hugo et de cette période, un texte intéressant autour de ces évènements que sont la révolution de 1848, le coup d'état de 1851 et l'exil à Londres des Républicains français.


18,00
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2024

Une atmosphère mystérieuse

Dans un style étoffé, « Le Gardien sans sommeil », premier roman de Guillaume Huon, originaire de Normandie, immerge dans une atmosphère mystérieuse, celle d'Igarka, un village étrange, au fonctionnement communautaire qui vit des ressources de la nature, de cultures vivrières et de modestes élevages et dans lequel une partie des habitants hiberne pendant que l'autre veille sur les enfants en bas âge et les troupeaux.
Lors d'une de ces périodes d'hibernation, un vieillard est retrouvé mort. Le sergent Sören tend à penser qu'il ne s'agit pas d'une mort naturelle. Devenu jeune père, il doit confier son enfant aux Veilleurs et s'inquiète d'une menace sourde qui plane sur lui et sa famille.
Oscillant entre inquiétude et émerveillement, entre intrigue et poésie le roman offre un intéressant et beau paysage imaginaire et stylistique, il prend le temps de la contemplation et livre de magnifiques pages sur la paternité, la nature et notre rapport au vivant.


21,90
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2024

Ecrire, sans cesse

« Le Désir d'un roman sans fin » est un recueil riche et généreux de textes éparses publiés depuis 25 ans dans des revues, des journaux et des ouvrages collectifs. On y trouve de nombreuses nouvelles, des articles, des préfaces, des entretiens et des éditoriaux pour des festivals ou des quotidiens. C'est un corpus qui rend compte de l'atelier permanent qu'est l'écriture chez Nina Bouraoui. On y retrouve ses thèmes et lieux favoris, l'Algérie, la Bretagne, la Corse, son tropisme pour la photographie et l'architecture, son admiration sans borne pour Hervé Guibert mais aussi Marguerite Duras, Albert Camus et bien sûr Annie Ernaux, à laquelle elle consacre deux textes, l'un pour « Passion simple » et l'autre pour « L'occupation » et dont elle dit d'elle qu'elle « attend les livres comme un cadeau ».
Avec ce recueil qui est aussi plein de surprises, d'inattendus et d'étonnements, c'est Nina Bouraoui elle-même qui nous offre ce cadeau qui s'ouvre, il faut le dire par un article sur "Twin peaks" et David Lynch paru en 1999 dans «Les Inrockuptibles » de la belle époque de ses fondateurs !
Bref, ça a de la gueule, c'est Noël en janvier, c'est riche et passionnant, c'est tout Nina Bouraoui, Nina Bouraoui toute entière et différente à la fois. C'est une belle façon de la retrouver autrement ou de la découvrir.


20,90
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2024

Quelque chose toujours palpite

Le père de Nina Bouraoui entre dans un centre de soins palliatifs en mai 2022 où il mourra quelques jours plus tard.
Nina Bouraoui fait le récit de ces derniers jours, de ces derniers soins, de ces derniers moments partagés sans omettre le besoin et la nécessité aussi de les fuir un peu par moment. Elle en fait surgir toutes les émotions mais aussi les souvenirs qu'elle convoque depuis l'enfance en Algérie jusqu'aux plus récents à Paris, dressant par là le portrait vivant de son père, écrivant ainsi une vie car au bord de la mort quelque chose toujours palpite. Une palpitation qui se fait écriture.
Au-delà, Nina Bouraoui creuse ce que la mort de son père fait résonner en elle, comment elle la conduit aussi à accepter la sienne à venir un jour. Elle interroge ce que devient la vie après, ce basculement de la vie « sans », la vie sans ce père, cette transformation que provoque l'absence. Tout cela, écrit en douceur avec un regard sans oeillères.